Cet écrivain antillais fécond de la Martinique, qui écrit en français et en créole, a fait ce discours-programme le 7 novembre 2001 au quatrième Conférence Internationale sur la Littérature Caribéenne. Confiant décrit son évolution en tant qu’écrivain, sa passion dans la culture créole, l’histoire des mouvements littéraires de Négritude, Antillanité et Créolité et des préoccupations actuelles des écrivians antillais contemporains, y inclues les siennes. (Visionnez un extrait du DVD ci-dessous.)
DVD: Raphaël Confiant fait un discours
Détails: en français, 60 minutes
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Extrait: Donc il y a déjà une spécificité ici en Martinique, c’est cette spécificité linguistique—le fait qu’à côté du français soit née une langue qui a mis du temps à se développer et qui aujourd’hui est au coeur de tous les débats artistiques. Vous le savez aussi certainement que la majorité de cette population a été privée d’écriture pendant deux siècles et demie, parce que pendant l’esclavage évidemment il était interdit aux maîtres d’apprendre à lire et à écrire à leurs esclaves. Donc quelque part les descendants de ces esclaves sont des voleurs d’écriture. Il y a un écrivain, un lycéen, qui s’appelle Jean Fouchard, qui a une très belle expression. Il dit que ce sont “les marrons du syllabaire, les nègres marrons du syllabaire.”
Pendant l’esclavage le noir n’est pas dans l’écriture, il est dans l’oralité et donc toute une culture orale va se développer. A l’intérieur de cette culture orale se trouvent des formes d’expressions très travaillées que l’on appelle oralité—c’est-à-dire des proverbes, des chansons, des devinettes, des chants de travail, etc. Et tout cela sera en créole. Mais au moment où l’abolition de l’esclavage va arriver en 1848, les descendants d’esclaves tout naturellement vont se tourner vers le français et la langue française parce que c’est un moyen pour eux de devenir des citoyens français.
Commentaires: “Le professeur Confiant aborde des questions très pertinentes quant à la littérature post-coloniale, surtout le dilemme cornélien qui est celui des écrivains issus des anciennes colonies. S’il est vrai que la langue est le véhicule d’une culture, dans quelle langue écrire sans paraître renier sa culture d’origine?”
Mamadou Wattara, Teaching Assistant, University of Colorado, Boulder
“Visionner les vidéos de Maryse Condé et Raphaël Confiant a aidé mes étudiants à rendre les Antilles françaises réelles et vivantes. La division de la vidéo de Condé en parties distinctes signifie que je pourrais aisément les introduire dans mes conférences. Les étudiants ont apprécié apprendre davantage sur ces impressionnants auteurs et ils ont grandement bénéficié de leurs pensées au divers sujets présentés.”
Bonnie Thomas, professeur en Langages et Etudes européennes, Université d’Australie de l’Ouest
“La première fois que j’ai écouté la version française de ce film je me suis inquiété un peu à l’égard de l’accent français de l’interviewer, bien que ses phrases soient excellentes. Néanmoins, mes étudiants m’ont dit directement qu’ils pouvaient facilement comprendre le français et qu’ils en ont beaucoup appris. Nous avons lu des extraits du Cahier après avoir visionné le film, et les commentaires des étudiants ont affirmé cette conclusion d’une façon même plus evidente. Ils ont bien bénéficié de votre travail. L’expérience de mon collègue avec votre documentaire sur Raphaël Confiant n’a pas été dissemblable. Merci et félicitations!”
Jean-Jacques Poucel, Professor assistant en Français, Université d’Ottawa