Si certains auteurs antillais sont traduits dans des langues rares autrement dit d'autres lanques que l'anglais, l'espagnol, l'italien ou l'allemand, il s'agit quand même de quelque chose d'assez rare.
Aimé Césaire ("Une saison au Congo") a été ainsi traduit en wolof, principale langue du Sénégal par l'écrivain Boris Boubacar Diop. Edouard Glissant en hollandais et en turc, Patrick Chamoiseau en tchèque et en arabe, Raphaël Confiant en grec moderne et en japonais etc.... Voici que la très renommée revue polonaise Literatura na swiecie (Littératures du monde) vient de consacrer un numéro spécial à une dizaine d'auteurs antillais francophones et anglophones, cela sous le titre ANTYLE.
La Pologne n'a, à première vue, aucun lien avec les Antilles. Pas tout à fait vrai ! Lors de la Révolution antiesclavagiste haïtienne de la fin du 18è-début du 19è siècle, quelques milliers de mercenaires polonais de l'armée napoléonienne sont passés avec armes et bagages du côté des Noirs. Leurs descendants, métissés, vivent aujourd'hui dans certains villages d'Haïti tels que Fonds-des-Blancs. Puis, en 1862, lorsque Napoléon III se mit en tête de conquérir le Mexique, il y envoya 30.000 soldats avec Fort-de-France, capitale de la Martinique, comme base navale. Une fois de plus des soldats polonais de cette armée ont préféré rester dans l'île et c'est pourquoi aujourd'hui des noms de famille tels que Sobesky, Lovinsky ou Labynski semblent tout à fait martiniquais alors qu'ils sont en fait polonais. Un quartier de la commune de Rivière-Pilote s'appelle même "Lowensky".
Cette traduction d'auteurs antillais en polonais n'est donc pas si insolite qu'on pourrait le penser de prime abord. Les auteurs choisis par la revue sont les suivants :
. MARTINIQUE : Patrick Chamoiseau, Raphaël Confiant, Edouard Glissant.
. GUADELOUPE : Simone Schwarz-Bart.
. ANTIGUE : Jamaica Kincaid.
. JAMAIQUE : Kei Miller, Olive Senior.
. BARBADE : Kamau Brathwaite.
Voici le début de la traduction du texte de chacun de ces auteurs dans leur ordre d'apparition dans la revue :
. Patrick CHAMOISEAU (Solibo Magnifique) : "Podczas jednego z karnawalowych wiewczorow w Fort-de-France, miedzy Tlusta Niedziela a Sroda Popielcowa, gawedziarz Solibo Wspanialy zginal przez poderzniecie gardla mowa wolajak : Patat sa !".
. Maryse CONDE (La Vie scélérate) : "Mojpradziadek Albert Louis, ktory wtedy nie byl jeszcze niczyim pradziadkiem, tylko pieknym czarnoskorym meczczyzna w wieku zapewne trydziestu dwoch lat...".
. Raphaël CONFIANT (La Lessive du diable) : "Ja, gawedziarz sie zowie, jezdziec slowa niegdysiejszych czasow - kiedy psy szczekaly ogonami, a wulkan jeszeze nie zatopil naszych snow lawina plonacych chmur...".
. Simone SWARZ-BART (Ti Jean L'Horizon) : "Slowa Murzyna nie kalecza ani nie niszcza jego jezyka, krwawi od nich tylko serce. Murzyn mowi i robi sie pusty, z nietknietym jezykiem w ustach, a slowa ulatuja z wiatrem."
. Edouard GLISSANT (La Case du commandeur) : "Pitagoras Celat trabil o.,,nas wszem wobee, choé nikt nie lial pojecia, co znaczy owo,, my. M y, co w sumie moze nigdy, przenigdy nie mielismy utworzyé jednego ciala...".
. Jamaica KINCAID (A Small place) : "Wybierajac sie na Antiguew charakterze, przygotuj sie na wiele niespodzianek. Wyladujesz w Miedzynarodowym Porcie Lotniczym im. V. C. Birda, Vere Cornwall (V. C.) Bird to premier Antigui."
. Kei MILLER (The Cartographer tries to map a way to Zion) : "Dopiero jak wyszli gazety i mieli zdjecie tej bialej wydrukowane duze i szerokie na calej pierwszej stronie to sie ludzie w. August Town dowiedzieli, jak se po bozemu nazywala."
. Olive SENIOR (Summer Lightning and Other Stories) : "Nauczyciel mowi mam napisac wypracowanie Najbardziej niezapommiana postac jaka w zyciu poznalam i pisze trzy strony o pani Rilli a Naucycielbmi to drze i mowi ze pani Rilla...".
. Kamau BRATHWAITE (The Rootledge Reader in Caribbean Literature) : "Blues to wyjatkowyrodzaj muzyki. Szczegolny rodzaj ekspesji artystycznej czarnych. Czarnych niewolnikow i ich potomkow zyjacych w geograficzno-spoleezny realiach Amzrykanskiego Poludbia."