Pour réclamer sa place légitime dans la superficie langagière des îles caraïbes, (le créole, langue méprisée, désignée « patois de nègres sauvages et de coulis malpropres » (80) par Mamzelle Hortense, à l’encontre du français, langue du Blanc-pays de France), tout comme c’est le cas avec le chabin et Sonson, doit assumer une « férocité » vis-à-vis le français dominant, et asséner à ce dernier « deux-trois coups biens sentis » afin de lui dérober « son tître » de langue dominante dans l’espace langagier caribéen. Le créole s’inscrit donc, dans le texte, par l’invention des mots construits de toutes espèces par l’adjonction des suffixes et des préfixes aux mots français, par l’adultération des mots français à travers l’énonciation et l’appellation, par l’emploi des mots archaïques récupérés du français médiéval, et par d’autres mots d’origines des langues africaines, indiennes... ou de sources douteuses.